Pro D2 : Bayonne Biarritz 14/10/2017

Un derby basque en fusion!

Le Biarritz Olympique Pays Basque a vaincu le signe indien de six ans de disette en s'imposant à Bayonne. Alors que l'Aviron comptait bien enchainer après un succès précieux obtenu à Aurillac lors de la dernière journée c'est au contraire le BOPB qui bonifie sa victoire face à Massy à Aguilera et se retrouve sixième au classement, dernière place qualificative donnant accès aux phases finales.  Mais comme l'indiquait après le derby Gonzalo Quesada le coach biarrot, il n'y a pas lieu de s'enflammer car il s'agit de la huitième journée d'un championnat qui en comporte trente !

Mais que ce derby fut passionnant en tenant en haleine les 18000 spectateurs de cette rencontre jusqu’aux ultimes minutes. Public en majorité ciel et blanc bien sur mais la colonie biarrote qui avait fait le court déplacement eut l'occasion de se faire entendre dans le chaudron bayonnais.

Les joueurs pénétraient sur la pelouse du stade Jean Dauger sous les tifos remarqués des supporters bayonnais et d'un Pottoka déjà bondissant en mème temps que raisonnait avec quelques décibels de plus qu'à l'accoutumée le traditionnel vino griego revisité par la Pena Bayona l'hymne local à vous donner la chair de poule, le ton était donné!

Un début de partie avec un engagement physique de tous les instants, des chocs à tous les points de rencontre dont certains arrachaient des murmures dans les travées de Jean Dauger. Clairement les défenses faisaient le boulot et le jeu restait cadenassé valant surtout par son engagement. A ce jeu la les bayonnais allaient laisser pas mal de plumes et peut être faut il déjà voir dans ces faits de jeu les prémices de la défaite qui allait suivre. C'est Julien Jané au quart d'heure qui sortait sur blessure puis à la demi heure Pieter Van Lill le troisième ligne centre perforateur et encore Antoine Batut un peu plus tard qui les imitait sans oublier les protocoles commotion de Martin Bustos Moyano et d'Arnaud Duputs. Cela faisait beaucoup mais les fautes biarrotes allaient permettre aux bayonnais de prendre le score après la pénalité initiale de Willie Du Plessis pour mener 9/3 (30')  Pierre Bernard ayant réduit le score.

Le moment que choisirent les biarrots pour investir le camp bayonnais qui, suite à un judicieux renvoi au vingt deux mètres de Kylan Hamdaoui, allait pointer une minute plus tard après le  pilonnage en règle des positions bayonnaises par les avants rouges et blancs le premier essai de la rencontre pointé par Yohann Artru   (9/10 35').

Bayonne réagissait et Biarritz se mettait encore à la faute, cela permettait à Martin Bustos Moyano de retour de protocole commotion de transformer la pénalité qui donnait aux siens deux points d'avance à la pause (12/10).

Un second acte à rebondissements où Bayonne allait investir rapidement le camp adverse où avants et trois quarts tentaient de faire plier l'arrière garde biarrote une nouvelle fois parfaitement organisée. Passé les dix premières minutes sans le moindre point marqué ce sont les biarrots qui allaient surprendre une première fois les locaux par leur demi de mélée Maxime Lucu s'échappant avec autorité de la défense bayonnaise après que Kylan Hamdaoui eut ramené les siens dans les vingt deux mètres adverses (12/17 50'). Le même Kylan Hamdaoui qui transperçait encore les bayonnais trois minutes plus tard pour assommer tout un stade soudain muet (12/24 55eme).

Des bayonnais groggy? Pas du tout ! Sur l'engagement Martin Bustos Moyano sert Julien Tisseron sur son aile qui déborde son vis à vis et va pointer le premier essai bayonnais histoire de ne pas gamberger ( 19/24 56').

La course poursuite est lancée et Pierre Bernard va ajouter trois points sur pénalité (19/27 58') pour redonner de l'air aux siens. Mais Bayonne à du corps et c'est l'ailier sud africain Sean Jack Robinson qui laisse son bristol à toute la défense visiteuse pour plonger dans l'en but et faire rugir le stade qui croit de nouveau au retour des siens (24/27 60'). A raison car les bayonnais vont mettre toutes leurs dernières forces dans cette fin de rencontre négligeant une pénalité en bonne position afin de marquer l'essai qui leur assurerait la victoire.

Ils sont tout proche d'y parvenir à plusieurs reprises mais un fait de jeu va leur être contraire. Pierre Bernard sur un ballon chipé dans ses trente mètres tape à suivre pour un contre qui peut faire mal aux locaux mais Martin Bustos Moyano vient le contrer en l'air et se voit contraint de quitter le terrain sur carton jaune; double peine Pierre Bernard transforme la pénalité et Biarritz respire à nouveau (24/30 75').

Réduits à quatorze les bayonnais ne vont pas abdiquer; ils campent dans les dix mètres biarrots durant cinq dernières minutes étouffantes où se succèdent pénaltouches et mêlées sous les poteaux adverses mais Biarritz parfaitement organisé durant toute la partie va tenir le résultat et s'imposer chez le voisin dans la liesse qu'on imagine.

Un remarquable match de Pro D2, une formidable ambiance dans une rivalité présente et contenue, la fusion des deux clubs basques de la cote a bien eu lieu ce samedi mais pas celle à laquelle on pense, celle de deux clubs rivaux unis pour nous donner un très beau match de rugby, on en redemande!